Perso, je sors peu et quand ça arrive, c'est pour voir des amis ou des spectacles donc ma libido et mon radar sont rarement de la partie et plus souvent qu'autrement cachés au fond de ma sacoche. Avec la vie que je mène, vous avez plus de chance de me croiser sur le web que sur la rue, donc oui, les sites de rencontres, je connais. Avec tout ce qui vient avec.
Au départ, ça semble un bonne idée, comme le Mc do à 3 heures du matin. Jusqu'à ce qu'on s'y mette. Et là, en général, ça dérape plus que ça emballe. Parce que le Net c'est le royaume du n'importe quoi et du n'importe qui et que la zone amoureuse n'y échappe pas. Je partais avec l'idée que ça offrait le contraire de l'approche dans le bar : plutôt que de se fier au look pour ensuite découvrir (avec joie ou stupeur) l'intellect, on pouvait y aller du processus inverse. On regarde la photo, (oui, parce que tsé c'est ben beau faire ça par en arrière mais faut que t'ai envie de voir la personne aussi de temps en temps pour garder la flamme) mais surtout on s'attarde au texte.
Ça, c'est que je pensais dans ma petite tête naïve de grande romantique. Parce que ça n'a pas pris 2 jours pour que je comprenne que la plupart des gens regardent la photo et c'est tout. T'es pas pire cute? Check ben ta boite de réception devenir une boîte de déception dans le temps de crier Wifi. Au moins le 3/4 des messages que j'ai reçu venaient clairement de gens qui m'avaient parcourue la face de face mais pas le profil.
Des messages qui ne font référence qu'à mon physique, d'autres qui sont des "copiés-collés" impersonnels envoyés en masse, des photos de gars en chest, des photos de gars en bras, des propositions de baise, de mariage (c'est ça, le haute-vitesse?), bref pas mal tout sauf ce que je recherche. Moi je suis la fille qui a envie de connecter avec quelqu'un, pas juste être dans le même code régional. C'est moi ça, la fille qui considère que de payer mon resto ça peut pas compter comme des préliminaires. L'utopique finie qui pense que ça se peut pleurer après faire l'amour et pas juste parce qu'il est parti avec ton porte-feuille ou que t'avais pas réalisé que c'était ton cousin, ben c'est moi aussi ça.
Là j'en entends et j'en lis qui disent
"Aye arrête de donc de chialer, y'a plein de bon monde aussi. Tsé...y'a... ben y'a...moi!!!!".
Ben oui, je sais. Pis toi qui va me raconter que son frère s'est marié avec la fiche #43 231. Pis toi qui va me dire que ta voisine aurait jamais eu ses petites jumelles (sont tellement cutes!!) sans son compte sur tic-tac-yamonhorlogebiologiquequisonne.com. Je sais, moi aussi j'ai fait des rencontres pas pire. C'est pas juste de la marde. La preuve: le père de ma fille, c'est sur un site que je l'ai trouvé. Un p'tit clic sur une fiche et près de 10 ans plus tard je suis la mère de la plus belle et plus gentille petite fille de la terre. Mais pour une belle histoire, y'en a 99 qui font rire ou pleurer. L'anonymat du web donne aussi et surtout lieu à ce qu'on ne verrait pas dans la vie. On s'entend que dans un bar, c'est rare les gars qui viennent te montrer fièrement leur engin. Si oui, change de bar. Mais sur le web, on peut faire pas mal ce qu'on veut. Au pire, après on efface, on bloque, on delete... C'est le paradis des gens qui veulent se mettre touts nus, mais ils sont du plus en plus rares ceux qui veulent réellement se mettre à nu.
Alors ces derniers mois, je vous dirais que ma plus belle relation de fin de soirée se passe avec l'amour que j'ai trouvé sur le net : Netflix!
Je m'en suis achetée une grosse (50 pouces) pis je me sers de ma main droite.
Pour ma télé-commande, qu'est-ce que vous vous imaginiez? On est pas rendus là!
Pas encore..
Et vous l'amour sur le net? Vous y croyez? Allez, partagez votre bonheur ou votre marde, on jase là!
Sur Facebook, mon statut est "célibataire". Ça veut dire qu'à droite de mon écran, je reçois toujours une pléthore de pubs de sites de rencontre louches. Les Zoosk et compagnie, qui me shootent des photos de filles avec une poitrine généreuse et un décolleté révélateur en espérant m'attirer par le pénis. Mais c'est ça, les sites de rencontre. Ça a l'air merveilleux, la solution facile et rapide à mon manque affectif. Mais c'est du rêve, de la poudre aux yeux. C'est tentant, en tant qu'homme, de me dire que c'est tellement plus facile pour les femmes, elles ont l'embarras du choix. Même si je sais que ce n'est pas le cas.
RépondreEffacerMoi, quand je me monte un profil, je me force, je me relis, je me présente comme je suis, je ne me vante pas d'être ce que je ne suis pas et pense que les femmes recherchent. Quand je tente une approche, je me force aussi. Pourtant, ça ne porte pas fruit. Généralement, elles lisent mon message, visitent mon profil, et zappent au suivant. Une fois, y'en a une qui m'a écrit, simplement pour me dire que je ne lui plaisais pas, que j'avais l'air trop réservé. C'était super respectueux de sa part, mais ça m'a quand même fait réfléchir sur la question des sites de rencontre, ce qu'on attend d'eux et ce qu'ils livrent comme marchandise.
J'ai trouvé plein de sites qui donnent des stratégies aux hommes pour réussir à attirer une femme sur les sites de rencontre. Et oui, il faut avoir l'air viril et dominant, il faut montrer une certaine distance, montrer qu'on s'en fout un peu, parce que ça a l'air que c'est ça qui attire la femme. Ça a l'air qu'il faut jouer une game pour rencontrer. Alors que les femmes de font harceler par des gars qui n'ont pas malhonnêtes, les gars honnêtes se font bouder par elles parce qu'ils ne projettent pas l'image idyllique de l'homme idéal en tout point.
C'est comme en politique: tout le monde dit vouloir d'un politicien honnête, mais dès qu'il y en a un qui dit la (dure) vérité et qui fait des promesses réalistes (et imparfaites), personne ne vote pour lui. Le problème des sites de rencontre, c'est qu'ils facilitent les attentes irréalistes en donnant une illusion de facilité et d'abondance. Ils privilégient les bons menteurs. Une relation sincère, ça ne se magasine pas. J'ai perdu foi en les sites de rencontres, moi aussi. Mais bon, je finis toujours par retomber dans le pattern et me ressayer. Enfin, je suis humain, après tout.
Voilà, mon petit cinq cennes, de mon côté de la lorgnette.
Merci, juste merci!
EffacerJ'ai croisé ma copine "par pur hasard provoqué" dans une salle de tchat virtuel d'un média jadis incontournable. Il m'aurait été impossible de croiser cette femme autrement. C'était à l'époque où dire qu'on avait rencontré quelqu'un sur le NET était l'équivalent d'avoir contracté une ITSS. Voilà 12 ans que ça dure. Ça m'attriste par contre de constater que le NET est rendu la norme pour croiser des gens. Tellement plus rigolo à l'épicerie ou dans des lieux publics. Vive les Musées. Well...
RépondreEffacerAllô Anne-Marie,
RépondreEffacerPour moi, contexte légèrement différent, mais tout aussi rocambolesque.
J'ai 34 ans et suis accomplie dans la vie : belle carrière professionnelle, cultivée, enfants, maison... Je cherche un ami-amant, quelque chose de simple et stable idéalement. Un ami moderne. On est en 2013, pour moi Cendrillon est enterrée à côté du Père-noël depuis longtemps.
Bref, trouver un amant. Simple et facile. On le croirait: sexe et amitié, pas d'engagement. Big deal ! Ça semble encore plus compliqué. Je cherche sur les sites de rencontre, comme toi. But différent, même quête : trouver un homme. Et, oh!, quelle débarque, ma chère !
Les supposés "bon-gars" cherchent l'amour avec un grand A et le rêve américain : maison, bébés, le potager, alléluia ! Moi, je ne suis plus là, je ne les intéresse pas et ils ne sont pas pour moi.
Je me retrouve donc avec 2 catégories d'hommes: 1- les players, et ça, même juste comme amant on en veut pas ! et 2- les marginaux, catégorie qui en englobe beaucoup, dont: ex-nerds, les ceux-qui-veulent-pas-faire-comme-les-autres-c'est-tellement-commercial, les trop-vieux, les "sans-photos", les "trop-petits", et les détraqués sexuels, etc.
Les marginaux, sont une source impérissable de désennuie. Et d'anecdotes. Sa-vou-reux. En voici des exemples (et ouiiii, j'ai vraiment reçu ces demandes-là):
- un trip de soumission ( OH! Christian Grey existe vraiment !?);
- une ballade sur une voie ferrée déserte suivi d'un face à face intense dans une usine désaffectée (???);
- un rendez-vous dans une clinique médicale pour des tests de dépistage d'ITS (pourquoi pas rendre la première "date" utile, hein ?);
- un trip fétiche avec une combinaison Zentai, ça c'est un habit moulant de la tête aux pieds, one-piece, qui couvre aussi le visage (pratique quand t'aimes pas la face de quelqu'un...);
- des propositions lesbiennes, reçues de femmes bisexuelles ou en manque d’expériences (c’est apparemment « in » ces temps-ci « être bi »…) ;
- une baise dans un restaurant ( 2 sortes de lunch en même temps, yeah!)
- des couples à la recherche d'une partenaire additionnelle ;
- d’innombrables promesses d'hommes qui me garantissent le 7e ciel avec eux au lit... (hallucinant le nombre d'étalons qu'on a au Québec);
- des photos d'hommes nus, souvent sans le visage d'ailleurs (pourquoi s'embarrasser de détails inutiles, hein ?) ;
- des demandes d'hommes environnant la soixantaine (aie, aie, j'ai 34 ans là !!) ;
Il s'agit d'un échantillon. Et là, j'ai pas encore parlé des rencontres ! Parce que, oui, j'ai quand même fait des rencontres. J'ai eu quelques bulles au cerveau et j'ai accepté autour d'une dizaine d'invitations en quelques mois. Optimiste, pleine d'espoirs. Et là aussi, ça s'avère être du vaudeville. C'est très, très « goûtu »... Et encore plus quand les rencontres sont allées un peu plus loin : grossièrement pathétique, stupéfiant ou hilarant!
Bref, je suis en train de me dire que ça serait peut-être plus facile de m'essayer dans le comptoir des viandes à l'épicerie. Ou à une lumière rouge, ou dans un club de pétanque.
Dans mon cas, je ne cherche pas l'amour comme toi et je passe pour une fille facile qui a envie de baiser à toutes les heures de la journée. Ma description est claire, mais comme tu le mentionnes, le profil n'est pas lu souvent sur les sites de rencontres en ligne. Conclusion : je constitue un « snack facile» pour la plupart. Ok, je l'assume. Je suis quand même confiante de trouver quelqu'un, un jour, qui va comprendre que dans une relation ami-amant le mot « ami » est important aussi. En attendant, je me sauve des « Viens t’en ma chanceuse, c’est toi que je gâte ce soir »…
J’ai adoré tes textes et j’aime beaucoup ton site. Je te souhaite de trouver « le bon gars pour toi ».Bonne continuation !
La-fille-anonyme-qui-te-comprend.